BRÉSIL

« La fuite des Indiens vers l’intérieur des terres, leur massacre et la réticence des Jésuites à les enrôler dans les plantations conduisirent les Portugais à importer de la "main-d’œuvre" africaine dès le XVIe siècle. Les premières communautés quilombos, regroupements d’esclaves "marrons", apparaissent au début du XVIIe siècle. Les quilombos, pourchassés jusque dans le fin fond du Minas Gerais et des Goiás, sont surnommés les Kalungas, d’après un terme péjoratif africain devenu synonyme de nègre en portugais. 

Les Indiens qui les ont précédés dans ces contrées isolées les accueillent tout d’abord avec méfiance. L’attitude pacifique des Noirs et l’évidence de partager un même ennemi développent peu à peu une connivence et engendrent des métissages. Ainsi, les Kalungas créent une société autosuffisante dépourvue de la notion de propriété individuelle de la terre et un modèle d’équilibre écologique. »

Extrait de Zoé Zoé, Femmes du mondes, 2007, Éditions Gallimard