Bruxelles-Paris-Londres

« Aux studios ICP de Bruxelles, j’avisais tout de suite la piscine avec une guitare en mosaïque au fond et une salle de sport pour moi tout seul : les musiciens ne sont pas des matinaux. John, le boss du studio, est vraiment aux petits soins avec eux. Je me suis trompé de vocation. Choyés comme des petits princes. Une vie de reclus, du travail presque permanent (14h/02h). Un bonheur. Service quatre étoiles.

Bashung enregistre dans la pièce voisine. Les équipes se croisent comme à la sortie de la messe. Cloître de luxe à plusieurs chapelles. Mais où se partagent des libations et s’échangent des propos qui évoquent plus la caserne que l’eucharistie… 

C’est un monde d’hommes, bosseurs. (…) Cela me rappelait les courses en équipage. Il faut que ça se passe bien, et le capitaine Renaud a le don d’être aimé, son charme et sa vulnérabilité font avaler n’importe quoi. Depuis Tabarly je n’avais plus été l’équipier de personne. Renaud, c’est autre chose, ou la même chose d’ailleurs… C’est une vieille histoire, ancienne aussi, une vingtaine d’années… »

Extrait de Zoé Zoé, Femmes du mondes, 2007, Éditions Gallimard