Militantes
« Je suis née en colère.
Petite, j’ai tout de suite compris qu’il fallait être en colère… »
Chantal Spitz
Extraits
« Le plus important, c’est de dire ce qui nous est arrivé. Quand le premier Européen débarque ici, il nous tire dessus ! C’est ça, le premier contact. On a eu l’alcool, on a eu les maladies… Ça, on ne raconte pas. Qu’on ne vienne pas me dire que les femmes polynésiennes se sont jetées dans la couche des marins européens. Attends ! Les marins à l’époque, ils sortent de six mois de navigation, ils ont le scorbut, ils ont les gencives qui saignent et les dents qui se déchaussent. On les a appelés les papaa, les « peaux brûlées » : ils ont la peau qui pèle et des barbes jusque-là. Ils sentent mauvais parce qu’ils ne se baignent pas.
À l’époque, en Europe, l’hygiène, c’est pas la priorité. Et on voudrait nous faire croire que nos grands-mères se sont précipitées dans leurs bras alors que chez elles, il y avait des mecs bien beaux, sans poils et qui se baignaient quinze fois par jour ? Faut arrêter ! Des histoires d’amour il y en a eu, évidemment ! Mais il suffit d’avoir du bon sens. De tout temps, les femmes ont été la meilleure monnaie d’échange. (…) »
Chantal Spitz, écrivain
Extrait de L'Errance et le Divers, 2018, Éditions Gallimard
Œuvres
Tahiti
Huile sur papier
76 x 56 cm
Tahiti
Huile sur papier marouflé sur toile
76 x 56 cm
Tahiti
Huile sur papier
76 x 56 cm
Tahiti
Huile sur papier
41 x 31 cm
Tahiti
Huile sur papier
41 x 31 cm
Tahiti
Huile sur papier marouflé sur toile
76 x 56 cm
Making-of
Tahiti
© Gwen Le Bras
Tahiti
© Gwen Le Bras
Tahiti
© Gwen Le Bras
Image et son : Gwenaël Le Bras
Image Super 8 : René Huet