Grèce

« Septembre n’était probablement pas la meilleure période pour sonder l’âme des insulaires. Le printemps eut été sans doute plus favorable. Avant le flux migratoire estival. Ils semblaient un peu las, d’où cette indolence perçue. J’ai brossé peu de portraits alors que d’habitude, à leur environnement je préfère les gens. J’ai peut-être trouvé l’explication dans un passage du Quart de Kavvadias où il prête ce propos à un Chinois de rencontre : "Comment se fait-il que les Blancs dont l’effigie est gravée sur les anciennes monnaies d’or, sur les vases, ou sculptée dans le marbre, ne ressemblent pas du tout aux hommes qui vivent aujourd’hui en Europe ?

Si en revanche vous prenez la plus vieille monnaie chinoise, vous trouverez dessus mon portrait fidèle." Comme ce Chinois, je n’ai peut-être pas trouvé les grecs assez ressemblants…

L’automne en revanche, entoure les îles de leur plus bel écrin de lumière. L’œil est ici avant tout attiré par les majestés de la nature et capté par une architecture cycladique exactement conforme, quant à elle, à l’idée préconçue. Et puis, saviez-vous comment se traduit "peintre" en grec moderne ? Geographikos… »

Extrait de Les îles grecques, 2002, Éditions Gallimard