DJIBOUTI

Filles de nuit

« Il y a beaucoup d’étrangers ici, c’est vrai, mais ce sont tous des militaires. Je sais que certaines filles se sont mariées et sont parties en Europe avec leur mari, mais moi je n’en ai jamais connu... » Haregua

Extraits

« (…) Au mois de juin, lorsque la température insoutenable redescend à un niveau acceptable, les rues du centre se mettent à ressembler à un décor de théâtre. Les palmiers se découpent dans la nuit étoilée. Sous les arcades sombres des façades coloniales s’allument et clignotent, les unes après les autres, les lanternes rouges, violettes ou orange des bars qui se succèdent de manière ininterrompue. On dirait que tous les corps d’armée du monde se sont donnés rendez-vous à Djibouti.

(…) Les filles de la nuit sont toutes des étrangères à Djibouti. Elles partagent leurs chambres ou leurs petits appartements à plusieurs. Les propriétaires profitent de l’illégalité de leur présence sur le territoire, et de leur activité tout aussi officiellement proscrite, pour leur soutirer des loyers exorbitants. »

Extrait de Zoé Zoé, Femmes du mondes, 2007, Éditions Gallimard